Autres personnes honorées

 

Certaines fonctions nécessaires au bon déroulement de la cérémonie sont confiées à des personnes à titre honorifique.

 

LE PORT DU BÉBÉ DU BERCEAU À LA CHAISE D’ELIYAHOU HANAVI

– Porter le bébé de l’endroit où la maman le confie, jusqu’à la salle où se fait la milah    –   C’est une femme, qui est honorée en cela par la maman. Elle est souvent improprement appelée « marraine ». Les ashkénazes la nomment : Kvatterine. Le nouveau-né est posé sur un beau coussin et paré d’un bel habit (souvent blanc). La femme honorée apporte le bébé vers la salle où doit se faire la circoncision (Noter que, dans les milieux où les normes de la pudeur –tsniout- sont respectées strictement cette femme s’arrête à l’entrée de la salle où sont les hommes afin d’éviter d’attirer l’attention plus que le nécessaire).

– Porter le bébé de l’endroit où la porteuse-Kvatterine le lui confie, jusqu’à l’endroit où se trouve le père  – Une fois arrivée, un homme prend le relais. Les parents du bébé choisissent parfois un couple qui n’a pas encore d’enfant cette fonction étant une ségoula afin d’en avoir (certains interdisent a une femme enceinte d’être Kvatterine). Souvent, la Kvatterine confie le bébé à son mari (nommé Kvatter selon le minhag ashkénaze). Parfois la maman confie le bébé a sa mère ou sa belle-mère qui le confiera au Kvatter. Après cela, le Kvatter fait son entrée dans la salle des hommes ou le Père le Mohel le Sandak et l’assemblée se trouvent déjà réunis.

 

-Transmission du bébé de mains en mains – Le minhag du «‘Heyké »   – Dans la majorité des communautés sépharades, ce minhag n’existe pas et le porteur principal (le premier qui amène le bébé) avance jusqu’à l’endroit où se trouve le père. Dans certaines communautés (certains ashkénazes et Europe de l’est), le Kvatter principal (mentionné ci-dessus) après avoir parcouru une certaine distance avec le bébé en mains, confie celui-ci a une autre personne qui lui-même avance de quelques pas et le confie à son tour a une autre personne… Cela se reproduit jusqu’à l’arrivée à proximité de l’endroit où se trouve le père. Ces personnes sont en général choisies par le père ou par le Mohel (ou quelqu’un d’autre muni d’une liste que le père lui a confiée). Ces porteurs sont appelés l’un après l’autre nominativement. L’avantage de cette pratique est de pouvoir honorer plusieurs personnes qui prennent part concrètement a la mitsva puisque chacun d’entre eux fait approcher le bébé de l’endroit où aura lieu la brit-milah. Certains laissent le Kvatter principal (le premier homme qui amène le bébé) arriver jusqu’à l’endroit où se trouve le père et ce n’est qu’après cela que le bébé passe de mains en mains. Si cette coutume a certainement une source, certains dénoncent son inutilité étant donné que ces porteurs n’aident en rien au déroulement de la brit-milah, le bébé étant déjà arrivé à l’endroit où se trouve le père. Ceux qui voudraient respecter cette coutume préfèreront donc si possible la première variante du «‘Heyké ».

 

-Transmission du bébé du porteur à celui qui le pose sur la chaise d’Eliyahou (« Bé-kissé »):  Arrivé près du père, le porteur transmet le bébé un une personne appelée nominativement. Cette dernière pose le bébé sur la chaise d’Eliyahou Hanavi (le sandak n’étant pas encore assis dessus dans le cas où la chaise d’Eliyahou est celle où s’assoit le sandak)[1]. Dans le cas où la chaise d’Eliyahou est différente de la chaise où s’assoit le sandak, ce dernier pourra s’asseoir a sa place dès le début de la cérémonie, s’il le souhaite. Tout le temps ou le bébé est posé sur la chaise, il faudra s’assurer de sa sécurité. Bien qu’ayant lâché le bébé la personne qui l’a posé restera donc a côte de la chaise ou posera une main sur lui afin de le maintenir en place sur la chaise.

 

-Reprise du bébé de la chaise d’Eliyahou (« Mé-hakissé ») et transmission au père  – Une autre personne est appellée pour reprendre le bébé de la chaise du prophète Elie et pour le remettre au père. Parfois, le père confie ces deux missions (« Bé-kissé » et « Mé-hakissé ») à la même personne qu’il souhaite honorer tout particulièrement.

 

-Transmission du bébé par le père au sandak assis sur la chaise d’EliyahouAprès avoir lu les textes et bénédictions d’usage (selon les coutumes, voir partie « Séder de la circoncision »), le père lui-même pose son fils sur les genoux du sandak. Cela est assimilé à une personne qui offre un korban au temple de Jérusalem.

 

– PRÈS DU SANDAK :

– Un homme est chargé de veiller au réconfort du bébé  –  Il tient un verre d’eau sucrée ; il y trempe une compresse (ou une tétine) et la donne à téter au bébé si besoin est.

– Un homme peut être chargé de veiller à ce que la foule ne vienne pas déranger le mohel. Des curieux animés de bonnes intentions tentent souvent de s’approcher au plus près du mohel.  Les risques de bousculades du mohel sont réels. Il convient d’anticiper ce risque et d’exiger qu’un espace libre suffisant soit ménagé derrière le mohel. On peut aussi poster à sa droite et à sa gauche des personnes de la famille chargées de veiller à ce que cet espace libre soit maintenu.

– Un homme est chargé des instruments de la milahLe mohel, après lui avoir désinfecté les mains (solution antiseptique), confie à cette personne deux plateaux d’acier inoxydable où il aura déposé les instruments nécessaires (maguen et scalpel dans l’un ; pansements et autres objets dans l’autre). Aujourd’hui, le mohel préfère disposer plateaux et instruments sur une table disposée à proximité.  

– Un homme est chargé de réciter le kidouch et d’annoncer le nom de l’enfant (après avoir demandé au père quel est le prénom attribué) Cet honneur est souvent confié au Mohel ou au Sandak. Il peut être aussi confié au rabbin de la communauté s’il n’a pas la fonction de Mohel.

– Pendant la nomination –  La coutume sépharade la plus répandue aujourd’hui est que le bébé reste sur les genoux du sandak. Cependant certains confient le bébé à un autre homme chargé de tenir l’enfant dans ses bras (« ‘amida ba bérakhot »). Cet homme reste généralement debout ; mais selon certaines coutumes, on lui demande de s’asseoir à la place du (premier) sandak sur sa chaise pendant la nomination de l’enfant. On parle même de « second sandak » dans la coutume d’Alger[2]. Dans la communauté ashkénaze, en général, le sandak se lève de la chaise dès la fin de la circoncision après avoir transmis le bébé à celui qui restera debout en tenant le bébé pendant la nomination.

 

RETOUR DE L’ENFANT

– Le porteur principal (Kvatter) reprend le bébé a la fin de la cérémonie et le redonne à son épouse  –  Il est très fréquent que le Kvatter n’ayant pas à l’esprit que c’est à lui de ramener le bébé soit parti entre temps, le Mohel le fait donc appeler. S’il est introuvable une autre personne assurera cette fonction.

– La porteuse (Kvatterine) reprend le bébé et le porte à la mère. Elle se tenait là où elle avait remis le bébé à l’entrée de la salle où s’est opérée la circoncision.

 

Pendant La Seouda

– Une personne prononce une dracha pendant le repas  –  Ce peut être un rabbin, le mohel, le père, etc. Le fait de parler de Torah pendant cette réception relève le niveau spirituel, déjà grand, de ce moment.

– Un homme est chargé de réciter le birkat hamazone  –  Il s’agit

– des actions de grâce après le repas, si ce repas comprend du pain

– ou le mééyn chaloch récité après des mézonot (pâtisseries par exemple), du vin ou de certains fruits (dont dattes, olives).  

 

(c) R’ Eliyahou Bakis. Ce texte fait partie d’un livre en français en cours de préparation sur la brit-milah.

 

 

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NOTES

[1] En Algérie, la coutume est de circoncire l’enfant sur la chaise du prophète Elie – Darmon S. (1995), p. 417.

[2]  R’ Simon Darmon (1995), Le livre de nos coutumes  (à propos de la coutume d’Alger).