Le sandak[1] tient le bébé sur ses genoux pendant qu’opère le mohel. Ce très grand honneur est accordé, selon les traditions, au grand-père paternel ou maternel, ou à une personne âgée de la famille. Certains tiennent à choisir un rabbin, particulièrement réputé pour sa piété et son érudition. Etre choisi comme sandak (personne qui tient le bébé pendant la cérémonie, assis sur la chaise haute) est un grand honneur. Cet honneur est tout particulièrement important car à ce moment, le Sandak est considéré comme l’égal du Cohen gadol lors de l’offrande de l’encens au Beth hamikdach à Jérusalem.
Choix du sandak – La coutume sépharade veut que ce soient choisis d’abord : le grand-père paternel (pour le premier fils – indépendamment de son rang parmi les enfants nés du couple) et le grand-père-maternel (pour le deuxième fils[2]). Pour les fils suivants, le sandak est choisi parmi les familles alliées[3].
Les familles orthodoxes (notamment ‘harédies) préfèrent parfois au grand-père une personne connue pour ses grandes qualités de piété (rabbin, Roch yéchiva pour les étudiants en Talmud). Mais récuser le grand-père paternel (voire maternel) est délicat à cause du respect dû, il faudra donc s’assurer de préserver la paix au sein des familles, tout en assurant au bébé un sandak aux qualités spirituelles reconnues, car cela a un impact sur le futur de l’enfant.
Selon une coutume d’Afrique du Nord, l’honneur est mis aux enchères au profit de la société Eliyahou hanavi chargée d’aider les pauvres à pratiquer cette mitsva, ou bien le père achète cet honneur afin de l’offrir à un de ses parents qu’il veut honorer[4].
Selon une coutume de Djerba (Tunisie) le père sera lui-même sandak pour tous ses garçons sauf s’il est lui-même le mohel.
Dans la mesure du possible, le sandak – et le père de l’enfant – iront se tremper au mikveh avant la circoncision[5].
Le sandak revêt le talit après avoir prononcé la bénédiction (le père de l’enfant revêt aussi le talit avec bénédiction). Les raisons données sont les suivantes : embellir la mitsva et par respect pour l’assemblée[6].
Le père n’invitera pas un même sandak pour deux de ses enfants (à l’exception d’un très grand Rabbin). En dehors de ce cas, il est possible d’être sandak à plusieurs reprises (par exemple un père pour un fils de chacun de ses enfants).
[1] Parfois improprement appelé parfois « parrain ».
[2] Là encore, indépendamment de son rang parmi les enfants nés du couple.
[3] La coutume d’Alger voudrait que deux sandak soient honorés pour chaque enfant : l’un tient le bébé pendant toute la circoncision, l’autre prend le bébé ensuite, pendant le kidouch de nomination. S. Darmon (1995), p. 329. Cela semble être une coutume locale car les Juifs de l’Est algérien par exemple ne la suivent pas.
[4] Alger (Darmon, 1995, p. 416) ; Maroc : « Les membres de la confrérie du prophète Elie, hevrat Eliyahou, ouvrent la cérémonie par des chants propres à cette occasion. Le parrainage est vendu aux enchères au profit de la confrérie, ou est racheté par le père qui offre ainsi à l’un de ses parents l’honneur de s’asseoir sur le fauteuil du prophète Elie. »
http://www.moroccan-judaism.org/musee/visite.php?vue=icono&num=422. Jewish Moroccan Heritage.
[5] Poskim et Birké Yossef, cit. S. Darmon (1995), p. 330, art. 6.
[6] C’est pour cette même raison que le chalia’h tsibour (officiant) revêt le Talit à min’ha le chabbat selon certaines coutumes (Achkénazes; Alger – S. Darmon, 1995, p. 330).
(c) R’ Eliyahou Bakis. Ce texte fait partie d’un livre en français en cours de préparation sur la brit-milah.